Lors d'une conférence de presse au siège de son parti à Saint-Cloud, M. Le Pen a expliqué qu'un certain nombre d'élus qui s'étaient engagés à signer pour lui ces derniers mois "n'honoraient pas leur promesse" alors que la période officielle de signatures s'est ouverte.
Le taux de défection est "de plus de 20%", a-t-il expliqué, en se disant "scandalisé" par ces désistements d'élus "qui ne se croient pas obligées" d'honorer leur engagement.
Mais M. Le Pen a aussi estimé que ce phénomène "ne devait rien au hasard", en évoquant des "pressions récurrentes" sur les maires qui ont promis de signer pour lui.
Le dirigeant frontiste a déclaré qu'il avait déposé 14 plaintes contre X pour ces pressions, qui ont pris la forme selon lui d'appels téléphoniques de "faux journalistes" aux maires.
Trois régions sont pour l'instant concernées, a-t-il expliqué, "la Bourgogne, la Franche-Comté, la Picardie", qui sont justement "celles ou j'avais le plus grand nombre de signatures".
M. Le Pen a aussi saisi la justice pour "chercher à savoir" comment des listes de maires ayant promis de signer pour lui avaient pu circuler, évoquant l'hypothèse de piratage informatique.
Enfin le leader frontiste s'en est de nouveau pris à son rival Philippe de Villiers, accusé d'employer des "procédés de petite frappe" pour l'empêcher d'avoir ses parrainages.
M. Le Pen reproche à M. de Villiers d'avoir dit à la télévision que le chef du FN avait en réalité ses parrainages et qu'il ne faisait que se livrer à son "numéro habituel de victimisation".
"Ces déclarations peuvent s'assimiler à de la propagation de fausse nouvelle, et à des pressions sur la volonté des maires" a déclaré M. Le Pen, en expliquant qu'il attaquait en justice le président du MPF.
M. de Villiers a immédiatement contre-attaqué, estimant que M. Le Pen "avait à nouveau dérapé en déversant sa colère contre les maires et en choisissant d'injurier un autre candidat à l'élection présidentielle".
Pour M. de Villiers, "huit ou neuf candidats", et pas seulement M. Le Pen, ont des problèmes pour convertir leurs promesses en parrainages, le candidat MPF se disant lui-même victime d'un taux de désistement "de 22%".
Face à cette situation, "je préfère appeler à la mobilisation de tous mes cadres et militants" plutôt que de "m'interroger sur un hypothétique piratage informatique" ou sur les "méthodes baroques" de Fernand Le Rachinel, responsable normand du FN, pour collecter les parrainages, a-t-il dit.
M. de Villiers fait allusion aux propos, dans le Parisien, de Roger Lechevalier, maire de Saint-Pierre d'Arthéglise dans la Manche, et parrain de M. Le Pen en 2002, qui affirme que M. Le Rachinel avait donné à cette époque "750 euros" pour le comité des fêtes de la commune.
M. Lechevalier indique dans le Parisien que cette année, M. Le Rachinel a fait un chèque de 1.000 euros pour une association locale, les Amis du patrimoine, mais qu'il va "renvoyer le chèque" et "brûler les formulaires de parrainage".